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Josh Smith
JOSH SMITH, HAPPY FISH, 2011
© LE PRINTEMPS DE SEPTEMBRE
Oeuvre pérenne
Avec ses références explicites à l’histoire de la peinture, son style « expressif », ses effets de signature et son absence de sujet, l’œuvre de Josh Smith pourrait paraître inactuelle. C’est que Smith refuse d’utiliser signes et sujets pour affirmer sa contemporanéité. Comme tous ceux auxquels il se réfère - Kirchner, Picasso, Haring ou Wool - Smith n’utilise pas la peinture pour illustrer un projet, mais choisit de penser « en peinture ». La quantité d’œuvres qu’il produit - un phénomène qu’il choisit de mettre en scène dans ses installations - témoigne de cette pensée en marche. Le tableau n’est pas envisagé comme le lieu clos d’un achèvement, mais comme une étape dans un processus continu de création. L’étanchéité de la frontière qui sépare l’original et de sa reproduction - déjà compromise depuis les années 60 par l’utilisation de la sérigraphie - est minée de l’intérieur par la prolifération des originaux. Cette stratégie permet à Smith de s’émanciper d’un système hiérarchique qui fait le tri entre œuvres majeures et œuvres mineures pour mettre en évidence le mouvement même de la création. Dans un monde de flux incessants, de marchandises et d’images, Smith parvient à proposer un flux alternatif, qui vient rompre la répétition du même.
Pour l’espace EDF-Bazacle, il conçoit en 2011 une sculpture en bronze, le Happy fish.
Coproduction : la Fondation EDF Diversiterre et le Printemps de septembre.
Né en 1976, vit et travaille à New York.