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Jean-Claude Silbermann
© Jean-Claude Silbermann
Infos pratiques :
Cours Dillon, 31300 Toulouse
Le jeu a depuis longtemps noué d’étroites complicités avec l’art et la poésie. Les images se jouent de ce qu’elles représentent ; elles ne cessent aussi de jouer entre elles dans leur labyrinthe de miroirs. Les poèmes jettent les dés des mots sur la page et leurs combinaisons multiplient échos et sens inattendus. Jean-Claude Silbermann invite les visiteurs à jouer dans la Prairie des Filtres. Il s’agit d’une sorte de chasse au trésor dont les éléments sont disséminés et dissimulés. Ce sont des pierres que rend précieuses une inscription lisible au recto et au verso sans qu’il soit possible de décider quel côté serait le recto, quel autre le verso. Ces inscriptions, gravées dans la pierre, offrent à la fois l’évidence et l’énigme de brèves formules poétiques. Le visiteur qui trouve une pierre peut s’en saisir et l’emporter comme un gain de jeu. Il lui est suggéré de n’en prendre qu’une pour laisser à d’autres le plaisir de la découverte et de sa rétribution. Il peut aussi bien replacer le poème minéral dans la cachette où il attendait le curieux. Ainsi le jeu durera plus longtemps. Le jardin des pierres parlantes joue sur deux tableaux : d’une part, la quête et l’enquête et, d’autre part, la lecture réversible. Où est le poème ? Dans la recherche ou dans les mots ? Le jeu nous met en scène et nous propose d’éprouver gratuitement nos désirs. Tous les poèmes ne sont pas pathétiques : les messages gravés par Jean-Claude Silbermann invitent aussi bien à sourire qu’à rêver. Ils nous mettent en état de curiosité. C’est là l’heureux effet de l’art.
Né en 1935, Jean-Claude SIlbermann est de celles et ceux qui ont rejoint le groupe surréaliste après-guerre. André Breton a préfacé sa première exposition en 1964. Peintre et poète, il a développé une oeuvre où ces deux aptitudes n’ont cessé d’échanger leurs méthodes et découvertes.