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Damien Aspe
Damien Aspe, L'origine de l'art, 2021
gravure sur mur, 185 x 265 cm
© le printemps de septembre
photo : damien aspe
Infos pratiques :
5, quai de la Daurade, 31000 Toulouse
Ouverture le vendredi 17 septembre de 18h à 00h
Du mercredi au dimanche de 12h à 19h
Nocturnes les 17, 18, 24, 25 septembre jusqu’à 00h
Damien Aspe, L'origine de l'art, 2021
gravure sur mur, 185 x 265 cm
© le printemps de septembre
photo : damien aspe
Infos pratiques :
5, quai de la Daurade, 31000 Toulouse
Ouverture le vendredi 17 septembre de 18h à 00h
Du mercredi au dimanche de 12h à 19h
Nocturnes les 17, 18, 24, 25 septembre jusqu’à 00h
Le travail de Damien Aspe consiste à mêler deux espaces, l’un étant celui de la réalité matérielle du monde, l’autre celui d’une réalité dite virtuelle. La pixellisation, la modélisation, la simulation ou l’utilisation de signes iconiques de nos sociétés de l'hyper-communication interviennent dans chacune de ses œuvres, que ce soit conceptuellement ou techniquement. En jouant à inverser les sens de lecture et à placer le spectateur au cœur d’un système informatique, ses œuvres offrent une vision de notre société régie par des outils qui bien souvent lui échappent.
Damien Aspe a conçu pour le Printemps de septembre une oeuvre installative qui comporte, outre une paroi de plâtre, une machine à graver qui reproduit, agrandie à la taille de la paroi, la gravure trouvée sur une coquille de moule à Java et qui daterait de 500 000 ans. Le curieux zigzag irrégulier qu’elle creuse dans la surface blanche pourrait nous sembler un geste lyrique relevant de l’expressionnisme abstrait ou, plus simplement, un graffiti rageur et son ablation du mur. Mais qu’une machinerie assez sophistiquée soit ici à l’oeuvre laisse à penser que ce trait ne vient pas de nulle part. C’est en effet la reproduction d’un geste qu’on pourrait dire antédiluvien si l’on parlait le langage de la Bible.
Ainsi, Homo erectus qui a un jour pris dans sa main une coquille de moule pour y graver cette ligne faisant peut-être encore songer à un relevé sismographique qui aurait déraillé, cet ancêtre très lointain nous adresserait- il un salut silencieux par le truchement de ce dispositif technico-numérique qui transpose dans l’espace de l’art actuel l’image de ce message muet.
Cette oeuvre de Damien Aspe ne produit donc pas seulement un dessin mural en négatif, elle propose, ce faisant, de mettre ses pas dans ceux du « premier homme », de recommencer son geste énigmatique par lequel nous pouvons nous souvenir de lui comme d’un homme accompli par son existence symbolique qui l’a sauvé de la disparition radicale. Ce qu’aujourd’hui nous appelons art repose sur cette expérience initiale et sur ce qu’elle signifie de ce que nous sommes : des êtres que ne limite pas leur seule durée biologique.
Né en 1973 à Toulouse, Damien Aspe vit et travaille entre Toulouse et Paris. Son travail a été présenté au China Museum of Digital Arts (Pékin, 2015), à la K11 Art Foundation (Hong-Kong, 2014), à la Gaîté Lyrique (Paris, 2012), auCentrePompidou (2009 et 2008), aux Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse (2007), ou encore au Mamco (Genève, 2004).