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Ange Leccia

Girls, Ghosts and War
22.09.18 - 27.10.18
Installation vidéo — Maison Salvan (Labège)

© PRINTEMPS DE SEPTEMBRE

PHOTOGRAPHE : DAMIEN ASPE

© Ange Leccia, Girls, Ghosts and War, (extrait) vidéo HD, 2018

Ange Leccia présente également une projection à la Maison Salva.

 

Commissaire associé : Paul De Sorbier

Né en 1952 à Minerviu (Corse), il vit et travaille à Paris et en Corse.

 

Ange Leccia a créé son installation vidéo intitulée Girls, Ghosts and War (Filles, fantômes et guerre) pour investir l’intégralité de la Maison Salvan. Malgré son aménagement en centre d’art, ce lieu reste informé par son passé domestique dont il conserve le caractère intime. Les projections de Leccia s’installent dans cette intimité, à même la peau blanchie des murs, sans écran interposé. Ce sont cinq films distincts, accompagnés d’une bande-son commune, qui se répartissent en un film central et quatre films satellites.

 

Ils sont issus d’une plongée de l’artiste dans ses archives. Scènes de la vie quotidienne, séquences tournées lors de séjours à l’étranger, de New York (1986) en Asie en passant par le Moyen Orient (Egypte, Damas et Palmyre en Syrie, dans les années 1990-2000). A ces fragments filmiques personnels s’ajoutent des images prélevées dans les flux numériques : guerres au Proche-Orient, printemps arabes ou bien encore la figure pop de Rie Miyazawa, mannequin, actrice et chanteuse japonaise. Les touchants portraits des jeunes femmes filmées par Ange Leccia hantent ces films saturés d’images de la violence du monde. Double focale, sentimentale et objective, double urgence du désir et de l’horreur. Girls, Ghosts and War joue sur deux tableaux, deux plans : en toile de fond, les jeunes femmes brouillées en surimpression par les images de conflits. Conflits des images, ici et ailleurs confondus dans ce maëlström fantômatique. Comme si la mémoire affective était sans cesse engloutie sous le fracas de l’histoire. Ces cinq projections explorent aussi bien la pensée de l’artiste que la perception du spectateur dont le regard compose et monte un méta-film toujours recommencé.

 

Après des études d’arts plastiques, Ange Leccia s’est engagé dans une double activité de plasticien et de cinéaste. Il a débuté ses recherches en tant que pensionnaire à l’Académie de France à Rome. Il sera plus tard résident à la Villa Kujoyama à Kyoto. Il a enseigné aux écoles d’art de Grenoble et de Cergy avant d’être nommé, en 2000, directeur du Pavillon, le laboratoire de création du Palais de Tokyo. Son travail a été montré au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, au Centre Georges-Pompidou à Paris puis à Metz, au Musée Guggenheim de New-York, à la Documenta de Kassel, à la Biennale de Venise, etc. En 2013, le MAC/VAL à Vitry lui consacre une exposition monographique, ainsi que le Palais de Tokyo en 2014 et le HAB à Nantes (2016). En 2017, il a bénéficié d’une rétrospective à la National Gallery de Reykjavik. Il est représenté par la galerie Jousse Entreprise, Paris.

Exposition réalisée en partenariat avec La Maison Salvan de Labège.