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23.09 -- 23.10.2016
Le retour du Printemps de septembre à la rentrée et sous son appellation « historique » est aussi l’occasion de le redéployer à l’échelle de l’agglomération toulousaine.
Plus de vingt lieux partenaires accueillent ainsi ses expositions, ses concerts, ses projections, ses performances.
Cette constellation de manifestations rassemble 136 artistes invités par le festival et une douzaine de commissaires associés, pour « affecter la ville » quatre semaines durant.
Opéra en archipel, le prochain Printemps de septembre dissémine ses propositions visuelles et musicales selon différentes lignes de réflexion :
— sur le musée aujourd’hui, dans les musées des Augustins, des Abattoirs et Paul-Dupuy où des artistes (Aurélien Froment et Raphaël Zarka) ou des conservateurs (Charles Esche et Grazia Quaroni) mettent en abîme ou en crise l’institution, les collections et leur exposition : trois « jeux de musée » ;
— sur les lieux et leur interprétation par les oeuvres conçues pour eux (Hans Op de Beeck au réfectoire du couvent des Jacobins, Claudia Comte à l’Espace EDF Bazacle, Eva Kot’átkovà à l’Hôtel-Dieu ou Dominik Lang au Château d’Eau) : quatre saisissements singuliers ;
— sur la musique quand elle opère au coeur des oeuvres de Stan Douglas, Ragnar Kjartansson, Vincent Meessen, David Shrigley, etc. : autant d’installations où se jouent les partitions de la bande originale du festival ;
— sur les formes faibles, légères, éphémères ou festives, dans les cours, les bars, les restaurants universitaires, sur la Garonne et partout en ville, des périphéries au centre historique : autant d’expériences de déplacement et de décentrement pour retrouver l’espace urbain, les flâneries nocturnes, les flux conviviaux qui font la marque du festival.
— sur la nouvelle géographie et la nouvelle histoire des mondes de l’art qu’explorent aussi bien le rituel civique imaginé par Claire Tancons que l’exposition conçue par Christine Eyene ou les artistes kirghizes présentés par Karine Tissot.
En tout, sept expositions collectives, dix expositions personnelles, une vingtaine de concerts, performances, rencontres et autres propositions participatives conclues par un Grand Bal Dada dédié à Marc Dachy, pour explorer les interactions à l’oeuvre dans la pluralité des mondes de l’art et de la culture, dans la multiplicité des mondes de pensée.
Christian Bernard
Directeur
En 2014, le Printemps de septembre prenait la décision de devenir biennal. À la faveur de ce changement de rythme, qui questionnait le projet général du festival, c’est à Christian Bernard que j’ai souhaité faire appel pour le refonder en s’adossant aux principes essentiels qui avaient présidé à sa création : une manifestation qui renoue avec sa dimension festivalière généreuse, exigeante, ludique, favorisant la création, les découvertes formelles, créant un véritable dialogue avec son territoire et ses acteurs divers, en prise avec le monde en mouvement.
2016 constitue le premier épisode de cette nouvelle séquence du festival que nous projetons dans la durée. Les principes actés cette année se développeront progressivement en 2018 puis en 2020. L’un des tout premiers sans doute consiste dans la multiplication de projets pensés spécifiquement pour la ville et sa région, singuliers par nature parce que vous ne pourriez les voir nulle part ailleurs que dans les lieux pour lesquels ils ont été créés, dans leur diversité, espace urbain compris.
L’indifférenciation de la présentation des pratiques choisie par Christian est aussi la marque d’un temps où l’hybridation des formes, l’incursion des artistes dans de multiples champs d’expression, limite considérablement leur catégorisation. Et c’est tant mieux, le Printemps de septembre a toujours eu à coeur d’explorer de nouvelles pistes, de regarder vers demain, de défaire les cadres. En revenant à notre nom d’origine, le Printemps de septembre, c’est notre label pionnier et notre curiosité que nous réaffirmons aujourd’hui. Je me réjouis qu’il s’incarne dans une telle pluralité de voix, celles de tous les artistes, d’ici et d’ailleurs, que nous avons invités pour nous raconter le monde autrement.
Marie-Thérèse Perrin
Présidente-fondatrice