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Kiki Smith - Tony Smith - Seton Smith
Tony Smith, Cigarette, 1961, Les Abattoirs. Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse, 2013 ©Le Printemps de septembre
Kiki Smith, Born, 2002, Les Abattoirs. Photo Nicolas Brasseur, Festival international d’art de Toulouse, 2013 ©Le Printemps de septembre
Tony Smith, The Keys to Given!, 1965, Les Abattoirs. Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse, 2013 ©Le Printemps de septembre
Kiki Smith, Annunciation, 2008, Les Abattoirs. Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse, 2013 ©Le Printemps de septembre
Seton Smith, Falling Trees #3, 2006, Série Avalanche Creek, Les Abattoirs. Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse, 2013 ©Le Printemps de septembre
Tony Smith, vue de l'exposition, halle du Musée les Abattoirs. Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse, 2013 ©Le Printemps de septembre
Tony Smith, Die, 1962, Les Abattoirs. Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse, 2013 ©Le Printemps de septembre
Seton Smith, Sign, 2012, Les Abattoirs. Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse, 2013 ©Le Printemps de septembre
Tony Smith
Né en 1912 à Orange (Etats-Unis), il est décécdé en 1980.
Kiki Smith
Née en 1954 à Nüremberg (Allemagne), elle vit et travaille à New York.
Seton Smit
Née en 1955 à Newark (Etats-Unis), elle vit et travaille à Paris et New York.
L’artiste américain Tony Smith aurait eu 100 ans en 2012. À cette occasion, une exposition organisée en Allemagne par la Kunsthalle de Bielefeld rassemblait les oeuvres de Tony Smith et celles de ses deux filles, Kiki et Seton. C’est à partir de cette première présentation qu’a été développée l’exposition du Festival international d’art de Toulouse pour le musée les Abattoirs – Musée Frac Occitanie Toulouse. En concertation avec Kiki et Seton Smith, un ensemble de sculptures de grand format de Tony Smith a été réuni pour constituer l’une des plus larges rétrospectives jamais consacrées à son oeuvre en Europe et la première à présenter son travail d’architecte. Une installation de Seton Smith et un groupe de dix-huit dessins sur mousseline de Kiki Smith ont également été ajoutés à l’exposition conçue comme la combinaison de trois monographies.
Parce qu’elle réunit Tony Smith – architecte, peintre et sculpteur, issu de l’expressionnisme abstrait américain des années 1950, pionnier, dès le début des années 60, de ce qui deviendra l’art minimal, – Seton Smith – une photographe dont la carrière commence au tout début de l’art photographique, au moment où cette technique, jusque là principalement documentaire, bascule dans le champ de l’art – et Kiki Smith – une sculptrice et dessinatrice qui a accédé à une reconnaissance internationale dès les années 80 avec son travail sur le corps féminin – cette exposition traverse la vie d’une famille mais aussi un ensemble de tendances esthétiques et de courants de pensées qui ont fait l’histoire de l’art des 70 dernières années.
Associé à l’art minimal, Tony Smith appartient pourtant à la génération des artistes de l’expressionnisme abstrait. Proche d’Ad Reinhardt, de Barnett Newman ou de Jackson Pollock, il développe lui même, parallèlement à son activité d’architecte, une oeuvre de peintre.
L’exposition présentée aux Abattoirs rend compte des influences réciproques de son activité d’architecte et de sa relation à la peinture. Il débute sa carrière comme commis de bureau dans le cabinet de Frank Lloyd Wright avant de se mettre à son propre compte. Pendant les années 1940 et 1950, plusieurs commandes témoignent de sa proximité avec les peintres de l’expressionnisme abstrait, comme les ateliers construits pour le peintre Theodoros Stamos et l’artiste-galeriste Betty Parsons, ou le projet de chapelle non réalisé dont les vitraux devaient être peints par Jackson Pollock. La peinture de Smith, qui préfigure pourtant son approche modulaire de la sculpture, ne lui vaut pas la même reconnaissance que ses réalisations d’architecte. Ainsi, la série des Louisenberg (1953-1955), que les visiteurs pourront découvrir aux Abattoirs, montrée une fois seulement dans la légendaire exposition « The Art of the Real » au MOMA en 1968, aura été la dernière exposée de son vivant.
À partir de 1961, Tony Smith se consacre à la sculpture. Icône de l’art du xxe siècle, Die, cube noir de 6 × 6 × 6 pieds réalisé en 1962, est l’une de ses premières réalisations. La réponse qu’il donne à la question de Robert Morris sur la taille de cette pièce – il ne souhaite faire ‹ ni un monument, ni un objet › – nous renseigne sur la méthode à laquelle s’accordera dorénavant toute son oeuvre. Ses filles Kiki et Seton ont grandi dans la maison familiale du New Jersey au milieu des sculptures de leur père et des oeuvres expressionnistes des grands peintres de l’époque amis de la famille. Jane, leur mère, était une actrice et chanteuse d’opéra. Au sein de cet environnement où rien n’existait en dehors de l’art, Seton s’intéresse très vite aux arts visuels, tandis que Kiki envisage d’abord une carrière dans l’artisanat.
Très tôt, Seton Smith commence à photographier des éléments d’architecture qu’elle présente en polyptyques de grand format. La question de l’espace est au coeur de son travail, qu’il s’agisse de l’espace physique d’un lieu ou de celui que délimitent les déplacements de l’appareil photographique. Loin de la photographie dite d’architecture, où les bâtiment sont le plus souvent magnifiés, Seton porte sur ses sujets un regard rêveur, habité par les souvenir de la maison familiale souvenirs de la maison familiale, mais vide de tout sujet humain. À l’inverse, le corps humain, et en particulier le corps féminin, est un motif récurrent dans le travail de Kiki Smith. Cette dernière se fait au début des années 80. Son oeuvre puise aussi dans ses souvenirs d’enfance, mais, chez elle, ces apports biographiques sont traités de manière symbolique et figurative. Depuis les années 90, son travail a pris un tour plus narratif avec certaines oeuvres qui réfèrent directement à des personnages bibliques ou mythologiques.