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Howard Hodgkin
Howard Hodgkin, High Tide (2012) Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse, 2013 ©Le Printemps de septembre
After Vuillard, 1996-2002. Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse, 2013.
Howard Hodgkin, High Tide and Low Tide, 2012. Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse, 2013 ©Le Printemps de septembre
Howard Hodgkin, Memories, 1997-1999. Photo Nicolas Brasseur, Festival international d'art de Toulouse, 2013 ©Le Printemps de septembre
Howard Hodgkin, Memoirs, 1949. Gouache sur bois, 22 x 25 cm. © Howard Hodgkin.
Howard Hodgkin, Old Sky, 1996-1997. Huile sur bois, 39 x 44 cm. Collection privée, Londres © Howard Hodgkin
Howard Hodgkin, After visiting David Hockney(seconde version), 1991-1992. Huile sur bois, 49 x 62 cm. Collection privée, Londres © Howard Hodgkin.
Né à Londres en 1932, il y vit et y travaille.
La Fondation Bemberg accueille la première exposition consacrée à Howard Hodgkin en France depuis plus de vingt ans. Une sélection inédite d’une trentaine de peintures rend compte de l’étendue de son œuvre depuis ses premiers tableaux jusqu’à ses pièces les plus récentes. Le choix de l’Hôtel d’Assézat, dépositaire d’une riche collection de peintures européennes du XVe au XXe siècle, résonne avec l’attachement fort de Hodgkin à la peinture française . Outre les espaces d’exposition dédiés aux seules oeuvres de l’artiste, quatre toiles sont accrochées à sa demande dans deux salles hébergeant respectivement une sélection d’œuvres majeures de l’art italien du XVIIIe et un ensemble unique de peintures de Pierre Bonnard.
Des scènes stylisées des années 50 et 60 aux images plus spontanées et presque entièrement abstraites peintes à partir de 1970, le travail d’Howard Hodgkin semble marqué par une évolution continue. Pourtant, tout le vocabulaire de l’artiste est déjà présent dès les premières pièces. Ainsi, Memoirs , achevée dès 1949, annonce par sa technique (une gouache aux couleurs vives sur une planche de bois), son titre et son sujet (une discussion dans un appartement) toute l’œuvre à venir. Les titres des tableaux de Hodgkin évoquent des rencontres, des instants, des lieux . Sur le panneau de bois qui, chez lui, remplace la toile, comme sur les cadres, les fragments de ces souvenirs s’étalent, se mélangent et fondent l’un dans l’autre comme les éléments liquéfiés d’un collage. La couleur y est le véhicule d’impressions ténues (la réminiscence d’une journée) ou de sentiments plus exaltés (un coucher de soleil flamboyant) qui entrouvrent une perspective dans les pensées de l’artiste.
Howard Hodgkin explique être “un peintre figuratif, mais peintre d’une figuration qui représente non des apparences, mais des situations émouvantes”. Si l’oeuvre d’Hodgkin se caractérise par sa dimension littéraire, elle ne s’exprime pas moins dans le langage propre à la peinture, portée par son incomparable talent de coloriste. Interrogé sur son rapport à l’art anglais, Hodgkin met en relation le goût modéré de ses compatriotes pour les couleurs vives et la retenue inhérente, d’après lui, à la culture anglo-saxonne. C’est cette logique d’équivalence qu’il faut renverser pour ajouter à la lecture limpide que l’auteur propose de son oeuvre, une appréciation plus purement visuelle où les sentiments sont mis au service des couleurs.