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Voluspa Jarpa
Voluspa Jarpa
Bibliothèque de la non histoire, installation (2011)
Courtoisie de l’artiste, de la Galerie Mor-Charpentier
Crédit photo : Nicolas Brasseur, Le Printemps de Septembre 2012
Née en 1971 au Chili, il vit et travaille à Santiago du Chili.
Voluspa Jarpa se passionne pour les empreintes laissées par les traumatismes de toutes sortes dans nos vies privées et dans nos sociétés, nos nations, et dans l’Histoire. C’est ainsi qu’elle se focalise un temps sur l’hystérie, ce langage du corps qui dit les désirs enfouis et leurs frustrations, les traumatismes oubliés. Sur les traces du docteur Charcot, le spécialiste français de ce désordre psychique, elle s’intéresse à la « nuée démoniaque », qu’elle représente plastiquement sous forme d’installations à l’apparence équivoque. La présentation d’essaims d’insectes ? Non, celle de multiples petits corps de femmes se contorsionnant en apesanteur dans l’espace d’exposition. Vingt-huit mille six cent quarante neuf en tout, soit le total des cas de femmes hystériques consignés par les archives photographiques de Charcot.
Pour le Printemps de septembre, Voluspa Jarpa reprend sa « Bibliothèque de la non-Histoire du Chili » présentée dans une forme inédite. On y trouve des centaines d’ouvrages classés chronologiquement réunissant des documents d’archives officiels déclassifiés par les États-Unis, en rapport avec la dictature chilienne d’Augusto Pinochet. Nombre de pages censurées, signalées par un effacement de l’information, impliquent que tout, des événements, n’est pas su, peut-être déjà figés dans le corps mémorialiste de l’archive. Par cette œuvre effarante de simplicité, Jarpa nous invective. L’Histoire ? Parfois, il convient qu’elle soit réécrite, reprise en équité, réabsorbée par le sujet attentif : « l’Histoire est à moi ! ».