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Renaud Auguste-Dormeuil
Renaud Auguste-Dormeuil, The Day Before_Star System, série photographique (2004). Crédit photo : Nicolas Brasseur, Le Printemps de Septembre 2012.
Renaud Auguste-Dormeuil, The Day Before_Star System, série photographique (2004). Crédit photo; Nicolas Brasseur, Le Printemps de Septembre 2012.
Renaud Auguste-Dormeuil, The Day Before_Star System, série photographique (2004). Crédit photo : Nicolas Brasseur, Le Printemps de Septembre 2012.
Né en 1968, il vit et travaille à Paris.
Depuis le début des années 1990, Renaud Auguste-Dormeuil poursuit une réflexion féconde sur les thèmes de la disparition et des obsessions sécuritaires de notre temps. Il raconte: « Lorsque j'étais encore étudiant à l'école des Beaux-Arts, je ne pouvais sortir de chez moi sans passer devant une caméra de surveillance. L'un des premiers projets sur lequel j'ai travaillé est le recensement de toutes les caméras de mon quartier et des quartiers voisins pour en constituer un fichier assez important … » À travers photographies, vidéos et installations, Renaud Auguste-Dormeuil montre comment, bien que nous vivions en démocratie, notre liberté est relative car « surveillée ». Plus largement, il critique le point de vue unique et réducteur qu’offrent les technologies de communication actuelles.
The Day Before_Star System (2004), que Renaud Auguste-Dormeuil présente au Printemps de septembre, se compose d’une série de douze photos qui reconstituent à l’aide d’un logiciel la voûte céleste la veille de bombardements demeurés célèbres dans l’Histoire des hommes. Chaque image de ciel indique le nom de la ville attaquée ainsi que la date et l’heure précise de l’attaque, un procédé qui rappelle celui des archivistes de l’aviation militaire. Habitués que nous sommes à contempler les étoiles dans un contexte paisible, comment ne pas être frappé par cette manière si singulière d’évoquer la guerre ? Via ce document historique, c’est notre mémoire qui est convoquée à travers les noms tristement célèbres de Caen, Guernica, Dresde, Nagasaki ou encore Bagdad. Malgré l’écart entre les époques, ces nuits qui se ressemblent nous racontent une même histoire de carnage et de mort. En les regardant à la veille de faire décoller leurs avions, quelques hommes savaient que des milliers d’autres allaient périr le lendemain.