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Nermine Hammam
Nermine Hammam
Upekkha, série photographique (2011)
Courtoisie de l’artiste
Crédit photo : Nicolas Brasseur, Le Printemps de Septembre 2012
Nermine Hammam
Upekkha, série photographique (2011)
Courtoisie de l’artiste
Crédit photo : Nicolas Brasseur, Le Printemps de Septembre 2012
Née en 1967 au Caire (Egypte), elle y vit et travaille.
Après avoir suivi des études de cinéma à la Tisch School of Arts de l’Université de New York où elle obtient une licence (BFA en filmmaking), Nermine Hammam participe à plusieurs tournages en tant qu’assistante, notamment avec le réalisateur américain Spike Lee et l’Égyptien Youssef Chahine. C’est là que naît son goût pour la photographie. De retour en Égypte en 1994, elle se forme au graphisme avant de fonder au Caire sa propre société, Equinox Graphics. Depuis, elle se consacre aussi bien à son œuvre de plasticienne qu’à son travail de directrice de création. Grâce à ses campagnes innovantes pour des marques bien connues des Égyptiens, Nermine Hammam introduit l’art dans l’espace public. Son travail de plasticienne est présent dans de nombreuses collections publiques et privées et il est exposé régulièrement en Égypte et à l’étranger : Photoquai, Musée du Quai Branly (2009), Biennale de la photo, Thessalonique (2010).
Aux Abattoirs – Musée Frac Occitanie Toulouse, elle présente un travail qui fait écho aux récents bouleversements politiques en Égypte. Cette série intitulée Upekkha (mot désignant le concept bouddhiste d'équanimité) a été présentée à la neuvième Biennale de la photographie de Bamako en 2011. Bien qu'en France à l'époque, l'artiste a suivi de près les manifestations et le soulèvement historique contre Hosni Moubarak en janvier 2011. En arrivant au Caire, elle a été frappée par la vue des chars qui occupaient la ville. Cette vision l'a ramenée en 1973, alors qu'elle avait six ans et que d'autres chars occupaient la ville après la guerre du Kippour (contre Israël). Mais ce qu'elle a vu cette fois-ci, ce sont des jeunes hommes qui avaient l'air perdus, tenant leurs fusils comme s'il s'agissait de jouets. Elle les a transposés dans des paysages colorés et bucoliques, comme des scènes kitsch de vieilles cartes postales, comme si elle rêvait d'une armée loin du combat. "Ce n'est pas le Guernica de Picasso", explique l'artiste. "Le sujet est le même : la guerre. Sa dureté, son inhumanité brutale. Mes images dépeignent son contraire : elles deviennent une série de pièces sur la tendresse militaire, la coquetterie virile, la fragilité masculine. C'est un désir de documenter l'autre aspect de la guerre, plus méconnu.