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Mischa Kuball
Mischa Kuball
Platon’s Mirror, installation multimédia (2011)
ZKM | Museum of Contemporary Art Karlsruhe and ONUK
Crédit photo : Nicolas Brasseur, Le Printemps de Septembre 2012
Mischa Kuball
Platon’s Mirror, installation multimédia (2011)
ZKM | Museum of Contemporary Art Karlsruhe and ONUK
Crédit photo : Nicolas Brasseur, Le Printemps de Septembre 2012
Mischa Kuball
Platon’s Mirror, installation multimédia (2011)
ZKM | Museum of Contemporary Art Karlsruhe and ONUK
Crédit photo : Nicolas Brasseur, Le Printemps de Septembre 2012
Né en 1959, il vit et travaille à Düsseldorf (Allemagne).
Le passé en éclaireur
C’est dans les années 1980 que Mischa Kuball a commencé à travailler la lumière, son matériau de prédilection. Il enseigne depuis 2007 l’art de la lumière à l’École d’Art et d’Audiovisuel de Cologne. Le recours à la vidéo, aux projections de diapositives et aux caissons lumineux font de lui un metteur en scène reconnu de la lumière projetée. Ses illuminations en milieu urbain sont emblématiques de son œuvre.
En 1990, Mischa Kuball investit un gratte-ciel de bureaux à Düsseldorf. Pendant six semaines, étages et couloirs restent illuminés la nuit, créant de loin des bandes lumineuses, certaines verticales, d’autres horizontales. Comme l’indique le titre de cette œuvre, Megazeichen, l’artiste crée ici un méga signal. Chaque semaine, d’autres étages sont illuminés, créant une chorégraphie lumineuse rythmée par le passage du temps.
Quatre ans plus tard, l’artiste met de nouveau en scène la lumière en investissant cette fois la synagogue allemande de Stommeln, fermée en 1937 à 1991, devenue un lieu dédié à l’art contemporain. Pendant huit semaines, des lampes d’une extraordinaire puissance illuminent l’intérieur du bâtiment mais aussi ses environs. Transformé en Refraction House (titre donné par l’artiste à cette création), ce lieu hautement symbolique pour l’Histoire allemande incarne le pouvoir émotionnel de la lumière. Mischa Kuball raconte : « J’ai invité les personnes vivant près du site à prendre conscience que la synagogue devenant très visible la nuit, elle risquait d’être la cible d’attaques néo-nazies. Et j’ai été enchanté de voir que les habitants de Stommeln ont créé une sorte de « cordon de solidarité » autour de l’œuvre, qui a été finalement bien plus fort que n’importe quelle agression. » Avec Passage public/Entrée publique, installation réalisée en 2010 dans le cadre de l'inauguration du Centre Pompidou-Metz, Mischa Kuball choisit d'accompagner le changement urbanistique provoqué par ce grand chantier au moyen d’un balisage lumineux des principaux axes d'accès piétonnier qui mènent au musée. De nombreux signaux de lumière indiquent au visiteur le chemin de la ville historique à la ville nouvelle.
L’installation Platon’s Mirror, présentée à Toulouse, fait référence à l’« allégorie de la caverne » de Platon. Elle évoque le danger qu’il y a à se fier à nos seuls sens et invoque la nécessité de faire un effort pour atteindre la connaissance. À l’aide de projections, de feuilles d’aluminium, de photographies et de vidéos, l’artiste recrée un espace analogue à celui de la caverne et permet au spectateur de faire une expérience sensorielle et intellectuelle quasi platonicienne. Avec ce véritable aboutissement logique de sa réflexion sur la lumière, Mischa Kuball réconcilie l’histoire des idées et la sensation immédiate.