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Gohar Dashti
Gohar Dashti
Today's Life and War, série photographique (2008)
Courtoisie de l’artiste et de la Galerie White Project
Crédit photo : Nicolas Brasseur, Le Printemps de Septembre 2012
Gohar Dashti
Today's Life and War, série photographique (2008)
Courtoisie de l’artiste et de la Galerie White Project
Crédit photo : Nicolas Brasseur, Le Printemps de Septembre 2012
Gohar Dashti
Today's Life and War, série photographique (2008)
Courtoisie de l’artiste et de la Galerie White Project
Crédit photo : Nicolas Brasseur, Le Printemps de Septembre 2012
Gohar Dashti
Today's Life and War, série photographique (2008)
Courtoisie de l’artiste et de la Galerie White Project
Crédit photo : Nicolas Brasseur, Le Printemps de Septembre 2012
Gohar Dashti
Today's Life and War, série photographique (2008)
Courtoisie de l’artiste et de la Galerie White Project
Crédit photo : Nicolas Brasseur, Le Printemps de Septembre 2012
Née en 1979 à Ahvaz (Iran), elle vit et travaille à Téhéran et Berlin.
Gohar Dashti quitte sa ville natale pour étudier la photographie à l’Université de Téhéran où elle obtient en 2005 un Master of Arts en photographie. En 2008 elle séjourne à Washington où elle participe à l’Art Bridge Program. Celui-ci se donne pour mission de faciliter les échanges artistiques entre les cultures. Sur le site de l’institution, la jeune artiste déclare : « Ayant grandi pendant la période où il n’y avait aucune relation entre l’Iran et les États-Unis, ma génération est curieuse de découvrir la vie quotidienne américaine et d’en faire l’expérience. En tant que photographe, j’ai toujours été intéressée par les différentes cultures et comment on peut être influencé par la sienne. » L’année suivante, elle est admise dans une résidence d’artistes berlinoise, le DAAD (Deutscher Akademischer Austausch Dienst).
À Toulouse, Gohar Dashti présente une autre série photo, Today’s Life and War, dont le thème a profondément marqué sa génération. Elle y traite en effet du traumatisme né de la guerre Iran-Irak, et de la mémoire de celui-ci. Un conflit qui a duré huit ans (1980-1988), période qui correspond à l’enfance de l’artiste. L’artiste y met en scène un jeune couple vaquant à ses activités quotidiennes sur fond de scènes de guerre reconstituées : ils regardent la télévision dans un bunker, étendent le linge sur des fils barbelés, pique-niquent entourés de casques militaires abandonnés. Ainsi, en temps de paix, même pour les plus jeunes, le souvenir de la guerre est-il toujours rendu présent. Cet héritage fonctionne comme un arrière-plan psychique et/ou symbolique. Il est particulièrement bien rendu par l’apparente absence d’émotions du couple.
L’artiste, qui n’a pas cherché à dissimuler l’artifice de la mise en scène, accentue ainsi la tension existante entre réalité et irréalité de ces images, événements passés et ressentis actuels. Une photo emblématique de cette série est celle du couple au beau milieu du désert – elle allongée sur un lit de camp, lui assis fumant une cigarette. Derrière eux, une troupe de militaires portant armes et masques à gaz dévalent la colline. Le contraste entre l’immobilité et l’apparente tranquillité du couple et le dynamisme des soldats suggère que les fantômes du passé ont parfois plus de vie, de consistance, que les êtres qui doivent vivre avec. Dans ces photos de prime abord simples et frontales, Gohar Dashti raconte une histoire dont on découvre peu à peu qu’elle recèle différentes strates de temps et plusieurs nappes d’histoires : celle d’aujourd’hui comme celle d’hier, celle de la nation iranienne et celle des individus qui la composent, à l’état d’équilibre instable.