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Christoph Draeger
Christoph Draeger
Black September, installation vidéo (2002)
Crédit photo : Nicolas Brasseur, Le Printemps de Septembre 2012
Christoph Draeger
Mondrian Criminals : The Crime of the Century, sérigraphie numérique (2011-2012)
Crédit photo : Nicolas Brasseur, Le Printemps de Septembre 2012
Né en 1965 à Zurich (Suisse), il vit et travaille à Zurich et New-York.
De 1986 à 1990, Christoph Draeger étudie à l’école des Arts Visuels de Lucerne puis à l’École Nationale Supérieure des Arts Visuels de la Cambre à Bruxelles. Très vite il trouve son thème de prédilection : la catastrophe, qu’il décline sous forme de sculptures, d’installations, de peintures et de séries photographiques. L’artiste s’intéresse en particulier à l’impact et à l’authenticité des images véhiculées par les médias, celles qui couvrent les différents désastres liés à l’activité humaine. Après avoir réalisé, en 1994, de grandes photographies de maquettes de villes imaginaires détruites, Christoph Draeger se tourne ensuite vers les images de catastrophes naturelles, d'accidents ou d'actes terroristes. Les crashes aériens qui jalonnent son œuvre semblent particulièrement le fasciner, même s’il n’a jamais enduré dans sa vie en termes de catastrophe vécue, confesse-t-il, qu’un accident de voiture sans gravité !
À Toulouse est présentée l’installation vidéo Black September, évocation de la funeste prise d’otages, pendant les Jeux olympiques de Munich, d’athlètes israéliens par le commando palestinien Septembre Noir, en 1972. Pour les quarante ans de l’anniversaire de cette tragédie sanglante, l’artiste a récréé la chambre d’hôtel où otages et terroristes suivaient en direct à la télé les news relatant tout à la fois l’événement et la progression de la police. Sur une télévision similaire, nous pouvons nous aussi visionner ces documents d’époque. Ainsi, passé et présent se mêlent, de même qu’acteurs et spectateurs. Avec cette œuvre, Christoph Draeger suggère également que la violence et son illustration simultanée, tout comme la globalisation de l’image et celle du terrorisme, ont partie liée, et nous rappelle incidemment que le conflit israélo-palestinien, quarante ans après les faits, n’a hélas rien perdu de son actualité.
Autre regard sur un conflit sanglant, Mondrian Criminals : The Crime of the Century (2011-2012) fait référence au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. Dans ce tableau composé de vingt portraits, l’artiste affuble les criminels de guerre de noms d’acteurs du box office américain, de manière ambiguë. Ainsi Slobodan Milosevic, ici, is Dustin Hoffmann. La guerre, le cinéma, la violence et ses images fétiches, tout se confond. Le cinéma comme une forme de continuation de la guerre par d’autres moyens ? L’ennuyeux est de tout dire.