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Nicolas Moulin
Warmedewar, 2007 © Philippe Cuxac, Nicolas Moulin, Ghazi Barakat
Né en 1970 à Paris, il vit et travaille entre Paris et Berlin.
La fiction, genre littéraire et cinématographique qu’il affectionne tout particulièrement, est utilisée par l’artiste pour échafauder les scénarios et les images d’un monde futur, fruit de toutes nos peurs, projections et idéologies présentes.
Warmdewar - épisode 1: une panne dans un centre de cryogénisation et un survivant miraculé rendu amnésique par le choc de la décongélation, errant dans un décor apocalyptique à la recherche d’un être vivant...
Que vous inspire le sous-titre de l’exposition : « Là où je suis n’existe pas » ?
Ce titre m’intéresse, car il m’évoque un concept de distorsion des références, à la manière de Philip K. Dick, ou de sa biographie posthume, Je suis vivant et vous êtes morts, écrite par Emmanuel Carrère. Mais au-delà de ça, et plus largement, ce titre ouvre un champ sur notre perception de ce qu’on nomme la réalité et du statut accordé au vrai et au faux. En notre époque, transitoire à tous les niveaux, ce titre pourrait laisser entendre qu’il existerait un troisième monde bien au-delà de l’existant et de l’inexistant, et que ce troisième monde serait finalement celui qui tacitement nous gouverne ; je suis tout à fait d’accord, on peut entrapercevoir ce monde par différentes pratiques ; l’art en est une.
Qu’est-ce que l’art vous permet d’accomplir ?
L’art ne me permet pas d’accomplir quoi que ce soit de précis, mais bel et bien de pouvoir donner un sens à ce statut psychique de Robinson Crusoé dans lequel je me sens exister, avec comme principale existence sociale le réseau Facebook. Bref, je me sens un peu comme le personnage du roman L’île de béton de J.G. Ballard.