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Renaud Regnery
Né en 1976, il vit à Berlin.
"Le mode opératoire mis en place par Renaud Regnery pour la production de ses peintures relève d'un protocole précis. Il applique des nappes de formes noires qu'il efface pour en appliquer d'autres et ainsi de suite. Cette accumulation de matière noire apparaît comme un magma froid, univers tellurien hanté par un saturne dévorateur d'images". (Cédric Aurelle)
Que vous inspire la formule « Là où je vais, je suis déjà » ?
C'est une notion à la fois fatale et dynamique : là où je vais, je suis déjà, j'y vais cependant dans un souci de vérification et avec l'espoir de pouvoir, dès aujourd'hui, contribuer à la nature de ce que j'y trouverai. C'est une parabole de l'action artistique.
Un mot sur votre proposition artistique ?
Un accrochage de tableaux très récents conçus comme un ensemble d'images allant du gris au noir et se correspondant dans des rapports de tension. Il s'agit d'un jeu de surfaces et de reflets, où tout se dédouble, certains des tableaux préparés pour le Printemps ayant des fonds gris réalisés avec des pigments argentés. Les surfaces ont ainsi, sur certaines zones, un aspect brillant, métallique. Pour la transformation du lieu, quasiment impraticable par rapport à la taille de mes tableaux, j'ai fait appel à un architecte, Tarramo Broennimann, Group8 Architectes (Genève) : ce dispositif d'accrochage consiste en un déploiement de parois blanches, comme un dépliant à angles irréguliers, sur lesquelles sont accrochés les tableaux. Les spectateurs se déplacent sur un sol noir, très lisse et miroitant. Leurs silhouettes, ainsi que l'image des peintures, se réfléchissent dans ce sol.
Qu'est-ce que l'art vous permet d'accomplir ?
L'art, justement, permet de ne rien accomplir. Il est simplement le lieu qui permet de mettre à distance ou de se mettre à distance d'une certaine organisation sociale trop exiguë sur le plan de l'émancipation psychologique et spirituelle.
Avec la collaboration de Tarramo Broennimann, Group8 Architectes.