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Alain Huck
Alain Huck, Galerie Sollertis, 2008, ©DR, Le Printemps de septembre - à Toulouse
Les oeuvres d'Alain Huck seront également présentées au centre d'art Le Lait, à Castres.
Né en 1957 à Vevey (Suisse), il vit à Lausanne (Suisse).
Même s'il s'associe parfois à d'autres médiums (vidéo, installation ou projection d'images numérisées), Alain Huck n'en demeure pas moins un adepte d'abord et avant tout du dessin, au croisement délibéré du figuratif et de l'abstraction. C'est chez lui une pratique régulière, donnant lieu notamment à la suite Vite soyons heureux il le faut je le veuxil le faut je le veux, initiée dès 1993, mais qu'il peut tout aussi bien pousser jusqu'au format monumental.
Les éditions JRP/Ringier lui ont consacré en 2006 une importante monographie.
Que vous inspire la formule « Là où je vais, je suis déjà » ?
Aller encore, je me dis. Être ce que je suis, suivre ce qui sera. Pencher, osciller entre la verticale et l'horizontale, le pas et la pause. Dans un songe, un journal lumineux clignote "ce que vous êtes, nous l'étions, ce que nous sommes, vous le serez".
En quoi consiste votre projet ou votre proposition artistique ?
Je présente à Castres et à la galerie Sollertis une série de paysages de nature mentale, abstraite ou parfois réaliste. À travers le temps et l'espace, les évocations de tragédies collectives (Kori Ame, Marzabotto, Le Salon) se mêlent aux strates obscures de notre conscience individuelle (Beyond it all, Locus solus, Extinction, Hortus conclusus). Hantés par des ombres et des mots-titres inscrits parfois dans les images, ces dessins sont réalisés à la cendre de fusain sur des grands papiers. Un voile vertical ou horizontal les obscurcit, brouille ou révèle les enjeux des images et du langage (Omertà, Je vais raconter) jusqu'à en faire peut-être le deuil.
À la galerie Sollertis, deux constructions faites d'éléments récupérés se tiennent face à face comme des corps inertes. Par des jeux de miroir et de poussière, les mots « mens songe » sur l'une et « opera » sur l'autre renvoient aux divers niveaux de dédoublement de certains dessins. Dans la vidéo No see no bomb, une expiration régulière de buée efface une ville jusqu'à la tombée de la nuit. De minute en minute, la présence sonore du souffle enveloppe l'espace.
Qu'est-ce que l'art vous permet d'accomplir ?
Je pense parfois retrouver des instants perdus qui me rendent la réalité plus supportable et que des échos leur en parviennent.