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23.09 -- 16.10.2005
Rien de ce qui vit n'échappe au changement, et le Printemps de septembre, au diapason de la création contemporaine où il trouve sa raison d'être, se développe et se transforme.
Pour la seconde édition du Printemps de septembre placée sous sa direction artistique, Jean-Marc Bustamante a conçu cette année, avec les deux commissaires associés Jean-Pierre Criqui et Pascal Pique, un ensemble d'expositions intitulé "VERTIGES". Il s'agit du deuxième volet d'un triptyque dont le premier, "In Extremis", était marqué par un soucis d'ouverture à des formes, des médiums et des types d'expérience radicalement divers.
Ce faisant, c'est la notion même d'image qui se voyait déplacée, enrichie. Confortés par le succès sans précédent de cette éditon 2004, en termes de réception par le public aussi bien que par la critique, les "VERTIGES" de 2005 approfondissent encore le repérage de la scène artistique actuelle.
On notera une présence plus affirmée qu'auparavant de la peinture et du dessin, liée à la conviction que ceux-ci continuent de poser des questions cruciales, mais cette présence va de pair avec la représentation de tous les autres moyens dont s'emparent aujourd'hui les artistes afin de renouveler notre rapport au monde et à l'histoire: la photographie, l'image en mouvement sous toutes ses variantes, les environnements construits, la sculpture.
C'est le propos des oeuvres qui importe - leur vigueur, leur portée - et non les voies qu'elles empruntent pour nous atteindre.
D'un point de vue global, le Printemps de septembre demeure un exemple unique de rencontre entre les arts visuels, présents grâce à une suite d'expositions fortes et originales, et le spectacle vivant sous ses aspects les plus variés : évènements de nature théâtrale, danse, performance, musique, ciné-concert... Cette part importante incarnée par les Soirées Nomades, contribue à la mise en place d'un parcours qui, tout en proposant à chacun une relecture de l'espace de la ville, accentué notamment lors des Nocturnes par Les lumières dans la ville, croise les multiples scènes d'aujourd'hui et témoigne d'une culture envisagée dans toute son étendue. Axe déterminant de notre action, la gratuité du festival est bien entendu maintenue: elle est le symbole d'une volonté d'élargir la sphère de l'art contemporain aux publics les plus vastes et les plus diversifiés. Que soient donc remerciés ici mécènes et institutions qui l'ont facilitée.
À ce déploiement de manifestations, Toulouse prête de nouveau sa géographie physique et culturelle, son tissu urbain et social, cela à travers une série de lieux exceptionnels qui s'articulent afin de donner au Printemps de septembre une physionomie à l'échelle de la cité. Nouveauté qu'il convient de souligner, l'ouverture à Toulouse même d'un bureau permanent du festival va bien entendu dans ce sens. Gageons enfin que l'alliance ne saurait être que saisissante entre cette ville hors pair et un Printemps de septembre 2005 dont le programme aspire, en retenant l'attention de chacun sur le thème du vertige, à "faire tourner la tête".