Archives
24.09 -- 17.10.2004
Depuis sa création en 1991, le Printemps, sous ses différentes dénominations, n'a cessé d'évoluer et de se développer, porté par le soutien indéfectible de ses partenaires, par le succès critique et populaire, mais aussi par une forte dynamique interne.
Faire le point, chaque année, sur un état de la création contemporaine dans le domaine de l'image, telle est, depuis le tout début, l'ambition de ce festival. Cet objectif a été poursuivi, sous des formes et avec des moyens différents, et selon les orientations que chacun des directeurs artistiques qui ont succédé à Régis Durand ont souhaité donner à la manifestation.
Aujourd'hui, le Printemps a acquis une notoriété internationale et s'est doté d'une structure professionnelle. Et surtout, étant installé dans une ville, Toulouse, où circulent beaucoup d'énergies, il est en mesure d'affirmer plus fortement encore son caractère innovant. Il le fait pour cette édition 2004 en resserant et en renforçant sa présence dans la ville, autour de l'institution majeure pour l'art contemporain qu'est devenu le centre d'Art contemporain Les Abattoirs.
Il le fait aussi en confiant la direction aristique pour cette édition à un artiste confirmé Jean-Marc Bustamante, originaire de Toulouse qui plus est.
Cette démarche (confier la direction artistique d'une manifestation à un artiste), si elle est assez commune dans le domaine du spectacle vivant, est en revanche assez rare dans le domaine des arts plastiques. Elle permet pourtant de placer une manifestation sous un regard porteur de liberté et de radicalité. Il n'est donc pas surprenant que le thème retenu par Jean-Marc Bustamante, "In Extremis", fasse précisément entendre l'urgence, les extrêmes et les limites de l'image dans la création d'aujourd'hui, quelles qu'en soient les formes utilisées.
Un programme ambitieux et novateur, que d'autres qu'un artiste n'auraient peut-être pas osé, et qui sera mis en oeuvre avec le concours de Pascal Pique, commissaire des expositions. Ainsi se trouveront abordées les questions qui sont celles de notre monde saturé d'images, mais dans lequel paradoxalement les images manquent aussi, se dérobent à nous ou tentent d'inventer d'autres modes d'existence. Les artistes déplacent les questions, font apparaître de nouvelles connexions et nous permettent de penser différemment la situation présente, et du même coup de relire autrement les images du passé.
Il y a à Toulouse une grande tradition artistique, musicale et plastique. La création des Abattoirs et celle de Centre de Développement Chorégraphique ont été des moments décisifs de l'ouverture à la modernité, et c'est dans cette dynamique que vient s'inscrire le Printemps de septembre.
Marie-Thérèse Perrin
directrice du festival