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17.06 -- 03.07.1994
Petit à petit, sans à-coups ni démesure, le Printemps de Cahors est devenu, au bout de seulement trois années d'existence, un des festivals les plus vivants d'Europe. Un des plus attendus aussi, car il joue un rôle unique d'observatoire de la création contemporaine en matière de photographie et d'arts visuels : un lieu où l'on voit de nouveaux artistes émerger et se confronter à d'autres, où l'on voit évoluer des oeuvres déjà affirmées, ou encore se rencontrer oeuvres plus anciennes et oeuvres récentes. Car notre objectif n'est pas le nouveau à tout prix. Il peut être tout aussi intéressant, par exemple, de donner une lecture différente d'oeuvres déjà connues des spécialistes, d'effectuer des rapprochements ou des oppositions, de donner, en clair, un contexte véritable à la création contemporaine.
Le Printemps de Cahors a la chance extraordinaire de pouvoir se développer en étant pratiquement libre de toutes contraintes (dans les limites évidemment d'un budget somme toute modeste). Grâce à l'enthousiasme de sa Présidente, Marie-Thérèse Perrin, grâce à la fidélité de ceux qui le soutiennent, c'est-à-dire les institutions nationales et régionales, ses différents mécènes et partenaires, et la Ville de Cahors, il est à l'abri de l'agitation ou de la sclérose qui affectent gravement certaines autres manifestations. Il peut dès lors se consacrer à la seule mission qui lui incombe : présenter un programme de grande qualité, et le rendre accessible à tous ceux qui souhaitent s'y intéresser.
Quoi de nouveau pour l'édition 1994 ? Les espaces d'expositions, tout d'abord, qui s'enrichissent du deuxième étage de l'espace Caviole, que la Municipalité a bien voulu faire rénover pour le mettre à la disposition du Printemps dès ce mois de juin, mais qui est appelé à servir, bien entendu à l'ensemble de la politique artistique de la Ville. A côté de cela, nous conservons les lieux emblématiques auxquels tout un chacun ici est attaché : le moulin Saint-James, la Chantrerie, le Grenier du Chapitre, le Musée, le Cellier des Élus, et enfin le Tribunal, utilisé à titre expérimental l'an passé, et qui s'est avéré un espace original, convenant bien à un certain type de présentation.
Régis Durand
Chantal Grande